Ayant eu l’opportunité de partir étudier à Londres le temps de mon Master 1, je souhaite partager avec vous mon retour d’expérience, mes humbles conseils et ce que j’en ai retiré.

Avant toute chose, il me semble que chaque étudiant en droit devrait se poser la question de savoir s’il souhaite partir étudier à l’étranger.
D’ailleurs, au-delà de toutes considérations pratiques (telles que la destination souhaitée ou le budget à déterminer par exemple), se la poser le plus tôt possible peut être un moyen d’éviter d’arriver après la clôture de la période de dépôt des dossiers de candidature, ce qui arrive en réalité bien plus souvent qu’on ne le croit.
Parmi les multiples destinations proposées par les universités françaises, beaucoup proposent des programmes d’échanges avec des pays anglo-saxons, dont l’Angleterre, pays sur lequel je vais m’attarder ci-après.
Avant tout développement, je précise que mon échange universitaire s’est réalisé dans le cadre d’un Erasmus entre mon université d’origine, à savoir l’Université Paris II (Panthéon Assas) et l’University College London à Londres.
Pendant un an, durant le Master 1, j’ai ainsi pu découvrir la vie outre-manche et m’initier à la Common Law.

1. Les raisons de mon départ
1. Les raisons de mon départ
Avant d’avoir déposé mon dossier de candidature, je me souviens très bien avoir entendu certains bruits de couloir selon lesquels partir à l’étranger durant un parcours universitaire en droit était très mal vu par certains directeurs de Masters 2 (pré-réforme de la sélection).
Si cela m’a, dans un premier temps, effectivement fait douter pour des raisons évidentes, cela ne m’a finalement pas empêché de sérieusement réfléchir à quel programme postuler.
Après réflexion, c’est sur l’Angleterre que j’ai jeté mon dévolu.
Et pour cause, ce pays m’attirait déjà depuis longtemps, pour son histoire, sa culture et son rayonnement international notamment.
Au-delà, la réputation de ses universités et formations auprès des professionnels a également nettement pesé dans la balance.
Enfin, c’est sa proximité avec la France qui a terminé de me convaincre dans mon choix.
Précisément, cette destination me semblait me permettre de lier l’utile (formation au sein d’une université réputée, initiation à la Common law, possibilité de distinguer son profil auprès des cabinets d’avocats …) à l’agréable (immersion à l’étranger, découverte d’une autre culture…).
2. L'importance de partir
Cette expérience m’a permis de réaliser à quel point partir étudier en dehors de son pays d’origine est une expérience unique, qui vous permettra de gagner en autonomie, en indépendance et en débrouillardise. Cela peut notamment être l’occasion pour certain(e)s de sortir de leur cocon. Ne vous inquiétez pas, cette étape est plus inquiétante qu’autre chose !
Également, vous rencontrerez, surtout en Angleterre et plus particulièrement à Londres qui se veut être un véritable « hub » mondial, d’autres étudiants internationaux venant des quatre coins de la planète.
Vous pourrez très facilement développer votre réseau, nouer de nouvelles amitiés, découvrir leurs cultures et forger avec eux de très bons souvenirs.

Mais enfin, et pour ne pas dire surtout, si vous décidez de franchir le pas en postulant dans l’un des programmes d’échanges anglo-saxons de votre université, faites-le avant toute chose pour vous !
Il s’agit de votre expérience, de votre parcours d’étudiant et de vos ambitions personnelles.
Il n’y a pas de mauvaises réponses ici.
Chacun est juge de ses propres motivations.
Que cela soit par curiosité, par intérêt culturel, pour gagner en valeur sur son C.V. ou pour éviter une matière juridique particulièrement difficile dans l’année qui vient (rires).
Je ne peux que vous recommander de le faire, tant cette expérience a été, me concernant, très riche et absolument géniale !
3. Comment se déroule concrètement la vie étudiante londonienne d'une étudiant français ?
Il faut avant tout savoir que les universités anglaises ont un panel très large d’associations, clubs et autres « societies » permettant à chacun de rencontrer, d’échanger et de pratiquer les activités qu’il souhaite, aussi bien à titre occasionnel que régulier.
Par exemple, il y avait à UCL des societies pour chaque nationalité (comme la « French society » pour ne citer que celle-ci), pour les pratiquants d’une multitude de sports très divers et souvent peu connus en métropole (allant du très british aviron au kendo japonais notamment) et pour les intérêts de chacun (clubs politiques, clubs culturels ou humanitaires).
Il y en avait vraiment pour tous les goûts !
Au-delà, la Common law est assez différente dans la manière dont elle est enseignée, dans la mesure où l’accent était, à mon sens, plus porté sur la réflexion pure plutôt que sur l’apprentissage.
Les échanges directs avec les professeurs sur les notions et concepts juridiques, ainsi que sur les fameux « case law » étaient très courants, pour ne pas dire encouragés.
Cette approche m’a permis de véritablement voir le droit sous un nouvel angle, notamment lors des nombreuses comparaisons notionnelles entre les droits respectivement français et anglais.

En dehors du droit, la vie à Londres est très sympathique (hors période de Covid, évidemment). Que vous soyez passionnés d’histoire, d’architecture, de la culture punk rock britannique et j’en passe, cette ville immense aux nombreuses facettes saura vous séduire.
De quoi vous donnez envie de prolonger votre année !
4. Comment s'est passé mon retour en France ?
Mon retour en France s’est très bien passé!
J’ai rejoint le M2/MBA Droit des affaires et management de Paris II (Panthéon Assas).
Par ailleurs, pour ceux que cela inquiète, tous les étudiants de ma promotion ont réussi à trouver sans problème un Master 2 dans leur domaine d’appétence.
Il faut croire que les bruits de couloir ne sont valables que dans des cas très particuliers.
Depuis la fin de mon parcours universitaire, il m’est arrivé très souvent, lors d’entretiens en cabinets d’avocats, que cette expérience soit soulevée, notamment dans les cabinets anglo-saxons mais pas uniquement.
Également, en pratique, cette année d’échange m’est particulièrement utile lors de tâches à réaliser en anglais car le fait d’avoir étudié les bases de la Common law me permet de mieux appréhender certains documents, notes ou échanges.
Pour terminer, j’espère vous avoir convaincu, à minima, de vous poser la question de votre éventuel départ. En tout cas, une chose est sûre, si j’avais pu repartir une deuxième année, je n’aurais pas hésité une seule seconde !